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Le message de Thérèse de Lisieux à notre XXIème siècle...

Lors de la fête de sainte Thérèse, le père Xavier Behaegel médite sur les trois aspects essentiels qu'il retient de la jeune carmélite qui n'a pas vécu plus de 24 ans et qui a eu un rayonnement impressionnant: son humilité, son amour du Christ et son ouverture au monde. Trois ingrédients indispensables pour nous aujourd'hui, pour nourrir notre vocation de disciples-missionnaires dans ce monde du 21ème siècle.

Notre Eglise a choisi la petite Thérèse comme patronne des missions,  cette jeune fille qui n’a pas vécu plus de 24 ans, qui est restée dans son Carmel, a eu un rayonnement impressionnant dans notre monde.

Elle priait chaque jour pour que tous les hommes et les femmes de notre temps puissent connaitre l’Evangile.
Elle avait une grande admiration pour tous les religieux, religieuses, prêtres qui quittaient leur terre natale pour prendre le large et découvrir des contrées nouvelles et y annoncer la Bonne Nouvelle !  Loin de se limiter à sa Normandie natale, son cœur était ouvert au monde !

Dans ses écrits, Thérèse exprime la façon dont elle comprend la vie chrétienne et la relation de l’âme à Dieu. Elle qui priait pour « faire du bien sur la terre, après sa mort, jusqu’à la fin du monde », elle qui désirait « passer son Ciel à faire du bien sur la terre ». C’est par cet ouvrage Histoire d’une âme que ces prophéties vont se réaliser. L'œuvre a conquis le monde et a fait connaître cette jeune sœur qui avait aimé Jésus jusqu’à « mourir d’amour ». Cette vie cachée rayonne sur le monde depuis plus de cent ans. Grâce à ces écrits, d’innombrables vocations religieuses sont nées de la rencontre avec la petite Thérèse et plus de 50 congrégations religieuses s’inscrivent dans la spiritualité thérésienne.

Que retenir de la vie de Ste Thérèse ?

Son humilité, d’abord. De santé fragile, Thérèse savait que sa vie était entre les mains de son Dieu. A l’exemple du psalmiste, elle ne poursuivait ni grand dessein, ni merveille qui la dépasse, mais elle gardait son âme égale et silencieuse, toute donnée dans la prière.

Son attachement au Christ ensuite. Oui, Thérèse était toute tournée vers le Christ : « Jésus, Jésus, s'il est si délicieux le désir de t'Aimer qu'est-ce donc de posséder, de jouir de l'Amour ? »

Et enfin, son ouverture au monde comme nous l’avons déjà souligné. Un monde qu’elle ne veut pas fuir, même si elle rentre au couvent, mais un monde qu’elle veut embrasser, aimer. Nous avons déjà là des prémices de ce que les Pères du Concile diront 80 ans plus tard : « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de ceux qui souffrent, sont les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ » (Gaudium et Spes n°1) . Oui, Sainte Thérèse nous apprend à aimer le monde et y déposer un peu de couleur, d’espérance. « Nous avons aujourd’hui pour aimer », dira-t-elle, aujourd’hui pour aimer son prochain, aimer le lointain, aimer son Dieu.

Humilité, attachement au Christ et ouverture au monde : 3 ingrédients indispensable pour nous aujourd’hui, pour nourrir notre vocation de disciple-missionnaire dans ce monde du XXIème siècle.

Je me tourne plus particulièrement vers vous, rédacteurs et distributeurs du journal paroissial « Point Rencontre ».

J’ai bien conscience que votre mission demande beaucoup d’humilité : les journaux que nous écrivons ou distribuons seront-ils lus ? quels fruits porteront-ils ? Est-ce bien nécessaire de nous dépenser autant ? Nous pouvons légitimement nous poser la question. Je ne suis pas dupe, et je sais que beaucoup finissent directement à la benne à papiers, mais je suis témoin aussi que certains le lisent, et le lisent de près : un gars me disait l’autre jour qu’un de ses collègues l’avait vu dans le journal ; ou moi-même il n’est pas rare qu’en me présentant comme nouveau curé (enfin plus si nouveau que cela), on me réponde : « oui, oui, on vous a vu dans le journal de la paroisse ».

Alors ayons nous aussi, comme Sainte Thérèse, cet attachement au Christ, lui qui a semé largement la Parole, et qu’il pleuve ou qu’il vente, la graine a germé puis grandit jusqu’à nous apporter la Bonne Nouvelle aujourd’hui. Ayons l’audace de parler du Christ, d’emprunter ses paroles et son exemple, d’être les témoins de Celui qui anime notre vie !

Et enfin, restons ouverts au monde, ne le dénigrons pas, mais apprenons à l’aimer. Madeleine Delbrêl, cette mystique du XXème siècle, a écrit un ouvrage intitulé : « Missionnaires sans bateau ». Elle non plus n’a pas parcouru beaucoup de kilomètres, ni traversé les mers, mais elle s’est enracinée dans une cité communiste de région parisienne, Ivry sur Seine pour apprendre à aimer ceux qui passent. Jean Guéguen, prêtre Oblat de Marie Immaculée dit d’elle : « Madeleine savait que nous n'avions pas à vivre le temps du sectarisme, mais celui de l'accueil, non le temps de l'abandon mais celui de la présence comme celui des évolutions qui sollicitent des vies en communion fraternelle et en des circonstances où le cœur à lui seul ne pouvait garantir un total enracinement dans l'Eglise, Corps du Christ » Je ne peux que penser à sa proximité avec les prêtres de la Mission de France qui fêtent cette année les 80 ans de l’ouverture de leur séminaire [1] et qui garde vif le souci d’être ouvert à ce monde de plus en plus déchristianisé.

Alors oui, gardons le cap et renouvelons toujours nos manières de parler du Christ !

Par un journal paroissial, par nos actes de chaque jour, par nos paroles, soyons témoins du Christ qui anime nos vies !  Que Sainte Thérèse soutienne notre route !

 

[1] Dieu chemin faisant – itinéraires de la Mission de France, Roch-Etienne Noto, éditions Salvator, 2022